Biographie

1887

Marc Chagall naît le 7 juillet à Vitebsk, ville provinciale du vaste Empire russe, située sur le territoire de l’actuel Bélarus. Issu d’une modeste famille juive, Moyshe Segal, de son vrai nom, est le premier de neuf enfants (sept filles et deux garçons). Sa mère, Feïga-Ita Tchernina, tient une épicerie au rez-de-chaussée de leur maison rue Pokrovskaïa, et son père, Khatskel Segal, est ouvrier saumurier à l’entrepôt de harengs Jachnine, au bord de la Dvina.

La famille de Marc Chagall, Vitebsk, première moitié de 1900. Au centre : ses parents ; à gauche : ses sœurs Aniouta et Maroussia ; à droite : Rosa ; en haut, de gauche à droite : Marc Chagall, Zina, oncle Neuch, Lisa et Mania © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.
Carte postale de Vitebsk, vers 1900 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

La seconde moitié des années 1890

Chagall fréquente le heder, l’école primaire juive traditionnelle où le précepteur accueille une dizaine de garçons du quartier, âgés de trois à treize ans. Il les garde et leur enseigne la lecture des prières et des passages de la Bible en hébreu. Chagall y prend aussi des cours de chant et de violon. Il passe ses étés à Liozno, un village situé à une quarantaine de kilomètres à l’est de Vitebsk, où il est entouré de ses grands-parents, de ses oncles, de ses tantes, et de divers animaux de la ferme.

1900-1905

Marc Chagall et son ami Viktor Mekler, vers 1906 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

À l’âge de treize ans, Chagall intègre, non sans difficulté en raison de ses origines juives, le collège officiel de Vitebsk, qui dispense une éducation laïque russe. Parmi une poignée d’élèves juifs de l’école, le futur sculpteur Ossip Zadkine ainsi que Viktor (Avigdor) Mekler, qui devient l’ami de Chagall. D’un tempérament rêveur, timide et peu assidu, Chagall finit par quitter l’école en 1905, sans diplôme de fin d’études.

 

1906

Iouri Pen © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Chagall entame sa première formation artistique au sein de la seule école d’art qu’abrite cette ville de province, ouverte par un peintre académique, inspiré par le mouvement Peredvizhniki, Iouri (Yehuda) Pen. À l’instigation de sa mère, Chagall devient également apprenti en retouche de négatifs chez Abel Miestchaninov, frère du sculpteur Oscar Miestchaninov.

1907

Avec son ami Mekler, Chagall part pour Saint-Pétersbourg durant l’hiver 1906-1907. Sans argent ni autorisation officielle de séjour, les débuts de l’artiste dans la capitale sont éprouvants. Il y gagne sa vie en dessinant des enseignes de boutiques. Après un premier refus à l’École des arts et métiers du baron Stieglitz, Chagall s’inscrit à l’École de dessin fondée par la Société impériale pour la protection des beaux-arts, dirigée par le peintre, archéologue et philosophe Nicolas Roerich, proche de la revue Mir Iskousstva (Le Monde de l’art). Une bourse de six roubles dès avril 1907 et une bourse de quinze roubles entre le 1er septembre 1907 et le 1er septembre 1908 lui sont allouées.

1908

Par l’entremise du baron David Guinzbourg, Chagall rencontre des intellectuels juifs de Saint-Pétersbourg, tels que l’avocat Grigoriy Goldberg – qui l’engagera en qualité de domestique afin qu’il puisse avoir son permis de résidence –, ainsi que l’avocat Maxime Vinaver, député à la Douma. Ce dernier, à son tour, présentera Chagall à des hommes de lettres renommés, comme son beau-frère Léopold Sew, Maximilian Syrkine et S. Pozner. Appelé sous les drapeaux, Chagall parvient à obtenir une prorogation de son service militaire grâce aux lettres d’appui de ses protecteurs, Roerich et Guinzbourg.

Au cours de l’été, Chagall quitte les cours de Roerich, et en août il part pour Vitebsk où il peint notamment Vue de la fenêtre. Vitebsk et Portrait de la sœur Mariassenka. C’est probablement à Vitebsk qu’il commence son premier chef-d’œuvre, La Mort.

1909

Bella Rosenfeld et Théa Brachmann, vers 1909 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Chagall passe l’été à Vitebsk et à Liozno et, en fin d’été, y rencontre Bella Rosenfeld, la femme de sa vie, fille cadette d’une famille juive fortunée de bijoutiers.

En septembre, grâce à la recommandation de Sev, Chagall entre dans la prestigieuse École d’art Zvantseva où enseigne la peinture Léon Bakst, artiste célébré à Paris pour ses décors et ses costumes des Ballets russes de Serge de Diaghilev.

 

1910

Marc CHAGALL, La Mort, 1908 - 1909, huile sur toile, 68,5 x 87,7 cm, Musée national d'art moderne, Paris, en dépôt Musée d'art et d'histoire du judaïsme, Paris © ADAGP, Paris, 2024

Selon un témoignage, Chagall aurait proposé ses services de décorateur à Bakst pour les Ballets russes, et l’aurait même aidé à la réalisation de costumes et de rideaux de scène de Narcisse. Cependant, le maître n’aurait pas prolongé cette collaboration.

À l’exposition de l’École Zvantseva, dans les locaux de la revue Apollon, Chagall présente ses deux tableaux : La Mort et Le Paysan mangeant.

 

1911

En hiver, Chagall retourne à Saint-Pétersbourg et s’installe chez Goldberg. Vinaver lui achète deux tableaux, dont Le Mariage, et lui accorde une bourse de 125 francs pour ses études à l’étranger. En avril, Chagall participe à l’exposition de l’Union de la jeunesse (Soïouz molodioji), association de peintres regroupant les courants futuristes russes, peu après sa création à la fin de l’année 1909.

Début mai, l’artiste part pour Paris, via Berlin. « J’y découvrais la lumière, la couleur, la liberté, le soleil, la joie de vivre » (Roditi, 2006, p. 9-10), dira-t-il en évoquant ses premières impressions de Paris.

Dans la capitale, il retrouve Mekler, son ami d’enfance venu en France un an plus tôt, et se lie d’amitié avec Yakov Tugendhold, critique d’art et futur auteur de la première monographie sur l’artiste, publiée en 1918. Les premiers jours, Chagall vit chez Mekler, avant de s’installer au 18, impasse du Maine. Il fréquente les académies de la Palette et de la Grande Chaumière, visite des galeries, des salons et des musées, notamment le Louvre.

Chagall peint Moi et Le Village, À la Russie, aux ânes et aux autres et Dédié à ma fiancée qu’il tente d’exposer au Salon d’automne, sans succès.

Marc Chagall pose devant la fontaine de l'observatoire de Paris
Marc Chagall devant la fontaine de l'Observatoire, Paris, juin 1911 © DR, Archives Marc et Ida Chagall.
Marc CHAGALL, Dédié à ma fiancée, 1911, huile sur toile avec cadre peint par l'artiste, 196 x 114,5 cm, Kunstmuseum, Berne © ADAGP, Paris, 2024

1912

En hiver, Chagall s’installe dans un atelier de la Ruche, cité d’artistes qui compte parmi ses résidents Fernand Léger, Amedeo Modigliani, Alexander Archipenko, Chaïm Soutine, Ossip Zadkine, David Shterenberg. Il se lie d’amitié avec les poètes Blaise Cendrars, Max Jacob, André Salmon et Guillaume Apollinaire.

Chagall est exposé au Salon des Indépendants (À la Russie, aux ânes et aux autres, Dédié à ma fiancée et Le Saoul) et au Salon d’automne avec trois tableaux, dont Golgotha.

1913

Marc Chagall, Hommage à Apollinaire ou Adam et Ève, 1911-1912 © Stedelijk Van Abbemuseum, Eindhoven, Adagp 2022.

De mars à mai, Chagall expose de nouveau deux toiles au Salon des Indépendants, La Naissance et Adam et Ève, ainsi que des dessins.

En avril, par l’entremise d’Apollinaire, Chagall fait connaissance du grand marchand et collectionneur berlinois Herwarth Walden. Éditeur de la revue Der Sturm et propriétaire de la galerie éponyme, Walden invite Chagall à participer au premier Salon d’automne allemand. L’artiste y envoie trois tableaux : À la Russie, aux ânes et aux autres, Dédié à ma fiancée et Golgotha.

1914

Au printemps, Chagall expose trois tableaux au Salon des Indépendants : Le Violoniste, Maternité, Autoportrait aux sept doigts.

La première grande exposition de l’artiste a lieu en juin et juillet à la galerie Der Sturm à Berlin où l’artiste présente 40 tableaux et 160 gouaches, aquarelles et dessins de la période parisienne. Le 15 juin, après le vernissage, Chagall quitte Berlin pour un court séjour à Vitebsk, mais la guerre éclate et le contraint à rester en Russie. Il s’installe chez ses parents, commence sa Série vitebskoise (Le Marchand de journaux, Au-dessus de Vitebsk, Juif en vert, Le Jour de fête) et crée une série de dessins consacrée à la guerre.

1915

Marc CHAGALL, Les Amoureux en rose, 1916, huile sur carton, 69 x 55 cm, Collection particulière © ADAGP, Paris, 2024

Vingt-cinq peintures de la Série vitebskoise font partie de l’exposition L’Année 1915 au Salon d’art Mikhaïlova à Moscou. Des collectionneurs renommés, Ivan Morozov et Jacob Kagan-Chabchaï, achètent ses œuvres.

Chagall épouse Bella Rosenfeld le 25 juillet. Après un séjour à Zaolché (cf. Le Poète allongé, Vue de la fenêtre à Zaolché) et à Vitebsk, où Chagall peint L’Anniversaire et certaines œuvres de la série Les Amoureux, le couple s’installe dès septembre à Saint-Pétersbourg, rebaptisé Pétrograd de 1914 à 1924. Afin d’accomplir son service militaire, Chagall travaille chez le frère de Bella, Jacob Rosenfeld, qui dirige alors le Comité militaro-industriel. Il rencontre de grands poètes comme Alexandre Blok, Sergueï Essénine, Vladimir Maïakovski et Boris Pasternak.

1916

Marc, Bella et Ida Chagall, Petrograd, 1917 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Naissance de sa fille Ida le 18 mai.

À plusieurs reprises, Chagall expose au Bureau artistique de Nadejda Dobytchina, qui est à la fois une amie et une mécène passionnée qui s’efforcera d’accumuler une collection importante de son œuvre. En novembre, il expose 45 œuvres au Valet de Carreau, dont la Série vitebskoise, L’Anniversaire, L’Acrobate, Le Miroir et Les Amoureux en bleu.

1917

Chèvre et Coq : Les Contes de Der Niester, 1917, pp. 28-29. © DR.

Après la révolution de février 1917, le Gouvernement provisoire adopte la loi abolissant toute discrimination nationale ou religieuse. Chagall, en tant que juif, pouvait enfin jouir pleinement de la citoyenneté russe.

À partir de mars, attiré par les tendances artistiques dites « de gauche », Chagall devient membre et délégué de l’Union de la jeunesse.

En mars-avril, Chagall participe en tant qu’artiste et membre du jury à la deuxième exposition de la Société juive pour l’encouragement des beaux-arts à la galerie Lemercier de Moscou. L’artiste y occupe l’une des places centrales et y présente 15 tableaux et environ 40 dessins.

Il passe son été à Vitebsk et à Zaolché où il peint Bella au col blanc, Le Cimetière juif, Les Portes du cimetière.

La maison d’édition Kletzkine publie à Vilna deux livres en yiddish illustrés par Chagall, Les Contes de Der Nister et Le Magicien de Perez.

1918

Le peintre réalise les œuvres importantes de sa période vitebskoise : Au-dessus de la ville, La Promenade, La Noce, Double portrait au verre de vin, L’Apparition.

En août, Chagall est nommé commissaire des beaux-arts de la région de Vitebsk. En charge de la célébration du premier anniversaire de la révolution d’Octobre, il en conçoit, entre autres, les décors, avant de se consacrer à la création d’une École populaire d’art et d’un musée.

Festivités pour le premier anniversaire de la Révolution, banderole avec le motif du Juif errant, Vitebsk, novembre 1918. Repr. dans Samuel Agursky, Di Oktiobr-revolutsye in Vaysrusland, Minsk, 1927 © DR.

1919

En janvier a lieu l’inauguration officielle de l’école où sont inscrits 120 étudiants issus de diverses classes sociales. Chagall est nommé président et dirige l’un des ateliers de peinture, et Mstislav Doboujinski en est le directeur jusqu’à son départ de Vitebsk en avril. Chagall désigne des professeurs et des artistes de différents courants, comme Alexandre Romm, Vera Ermolaïeva, Iouri Pen, Lazar Lissitzky et surtout l’inventeur du suprématisme, à savoir Kazimir Malevitch, qui arrive en novembre.

Lors de la première exposition officielle d’art révolutionnaire au palais des Arts (13 avril - 29 juin, l’ancien Palais d’hiver), Chagall présente 24 œuvres dont 12 sont acquises par l’État.

En juin-juillet a lieu une première exposition rassemblant les travaux des étudiants de l’école de Vitebsk et de peintres locaux.

En novembre-décembre se tient la « Première exposition d’État d’œuvres d’artistes locaux et moscovites » à Vitebsk, présentant 241 œuvres de 41 artistes, dont les pionniers de l’avant-garde comme Altman, Bourliouk, Exter, Falk, Kandinsky, Kontchalovsky, Lentoulov, Lissitsky, Malevitch, Rodtchenko, etc.

Membres du Comité artistique de l’École populaire d’art de Vitebsk, février 1920. Assis, de gauche à droite : Mikhaïl Kounine, [personne non identifiée], Iouri Pen, David Iakerson, Marc Chagall, Lazar Zouperman, Vera Ermolaeva, Kasimir Malevitch. Debout : E. Kabitscher (à gauche), N. Rosenfeld (2e à droite). © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.
Membres du Comité de l’École populaire d’art de Vitebsk, été 1919. Au premier rang, de gauche à droite : Lazar Lissitzky, Vera Ermolaeva, Marc Chagall, David Iakerson, Iouri Pen, Nina Kogan, Aleksandr Romm. Debout Rosalia Rosenfeld. © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

1920-1921

Marc Chagall à la colonie pour les orphelins juifs de la guerre à Malakhovka, 1920-1922. Au premier rang, de gauche à droite : Yekhezkel Dobrushin, Yuli Engel, David Hofstein et derrière Dobrushin, l’écrivain Der Nister. © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Chagall œuvre à la création du musée d’Art contemporain à Vitebsk, qui est inauguré en juillet-août 1920, et qui rassemble une centaine d’œuvres. Selon Romm, « la collection du musée représente tous les courants de la peinture contemporaine, de l’académisme et de l’impressionnisme jusqu’au suprématisme ».

À la suite du conflit avec Malevitch, Chagall part à Moscou début juin. Après une série de demandes rejetées par le Narkompros (Commissariat du peuple à l’instruction), sa démission finit par être officiellement confirmée le 19 juin.

En novembre 1920, Chagall est invité à travailler au Théâtre juif Kamerny. Le Théâtre venant de déménager de Pétrograd, l’artiste réalise les décors et les costumes de la première représentation à Moscou, La Soirée Sholem Aleichem, composée de trois petites pièces : Les Agents, Le Mensonge et Mazeltov, avec la participation des acteurs S. Mikhoëls et V. Zouskine. Chagall réalise également des peintures murales pour une salle du Théâtre Kamerny rebaptisée alors « la petite boîte de Chagall ».

Pendant presque toute l’année 1921, Chagall enseigne à la colonie juive d’orphelins de guerre dans la banlieue de Moscou Malakhovka.

1922-1923

Au début de l’année 1922, Chagall quitte Malakhovka et commence à préparer son départ pour l’étranger. Il quitte définitivement la Russie en avril et se rend à Berlin, via la Lituanie (Kaunas).

À Berlin, Chagall découvre avec stupeur qu’Herwarth Walden a vendu toutes les œuvres déposées par l’artiste. Le 12 juin 1923, une procédure pénale est lancée contre le marchand allemand pour fraude. Un aboutissement partiel de la procédure pénale contre Walden se soldera par la restitution de trois œuvres : Moi et le village, Le Marchand de bestiaux et À la Russie, aux ânes et aux autres.

Chagall termine la rédaction de Ma Vie avant de regagner Paris.

En janvier 1923, la galerie Van Diemen à Berlin expose 164 œuvres de l’artiste, réalisées entre 1914 et 1922.

1923-1925

Le 1er septembre, arrivée à Paris, la famille de Chagall est logée pendant les premiers mois dans une chambre de l’hôtel Médical, faubourg Saint-Jacques. Début 1924, la famille emménage au 110, avenue d’Orléans et y reste jusqu’à la fin de l’année 1925, après quoi elle s’installe à Boulogne-sur-Seine.

Ambroise Vollard suggère l’illustration d’un livre de la comtesse de Ségur avant d’accepter la proposition du peintre d’illustrer Les Âmes mortes de Gogol en 107 planches gravées entre 1923 et 1925.

S’ensuivent de fréquents séjours en Normandie, en Bretagne et dans l’Oise où Chagall se familiarise avec le paysage français et sa tradition picturale en réalisant de nombreuses compositions florales.

Ses œuvres sont exposées dans des galeries à Paris, à Bruxelles, à Cologne et à Dresde.

Marc, Bella et Ida Chagall devant Moi et le village (1923-1924), Rabbin en noir et blanc (1914), L’Anniversaire (1923), La Maison bleue (1917-1920), La Maison grise (1917) et Le Poète allongé (1915), atelier du 110 avenue d’Orléans, Paris, circa 1923-1924.  © Thérèse Bonney ; Archives Marc et Ida Chagall, Paris

1926-1927

Ambroise Vollard avec Maurice de Vlaminck, sa femme Berthe Combe, Marc, Ida et Bella Chagall, à atelier de Vlaminck à Rueil-la-Gadelière, circa 1928 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Chagall expose chez Katia Granoff, à Paris, puis présente une centaine d’œuvres lors de sa première exposition à New York au début de l’année 1926, organisée par Reinhardt Galleries.

Il séjourne quelques mois en Auvergne, à Chambon-sur-Lac, où il peint, à la commande d’Ambroise Vollard, environ 30 gouaches préparatoires pour les gravures relatives aux Fables de La Fontaine. Vers la fin de 1927, Chagall réalise une série de 19 gouaches intitulée Cirque Vollard.

L’artiste illustre de 15 gravures le roman Maternité de Marcel Arland, Les Sept Péchés capitaux de Jean Giraudoux, Paul Morand, Pierre Mac Orlan, André Salmon, Max Jacob, Jacques de Lacretelle, Joseph Kessel, et de 92 dessins la Suite provinciale de Gustave Coquiot. Ce dernier l’introduit auprès de Rouault, Bonnard, Vlaminck et Maillol. Le peintre se lie avec Zervos – par l’intermédiaire duquel il rencontrera Picasso –, Tériade, Pablo Gargallo, Pierre Chareau.

Fin 1926, l’artiste signe un contrat avec la galerie Bernheim-Jeune à Paris, qui représentait notamment Cézanne, Renoir, Monet et Matisse.

À cette époque-là, la famille Chagall part à la découverte de la France centrale et méridionale. En novembre 1927, l’artiste voyage pendant six jours avec Robert Delaunay à bord de sa nouvelle Overland. Les deux artistes rendent visite à Jean Girou et à Joseph Delteil, et font escale à Banyuls-sur-Mer chez Maillol.

À la fin de l’année, le peintre découvre la Savoie, Chamonix, Les Houches, Les Bossons, qui lui inspirent quelques paysages enneigés empreints de quiétude qui ne sont pas sans évoquer sa Russie natale.

1928-1929

Marc CHAGALL, Cirque Vollard : L'Acrobate à cheval, circa 1927 - 1928, gouache et encre sur papier coloré noir, 62,9 x 47,6 cm © ADAGP, Paris, 2024

Chagall poursuit son œuvre sur la série du Cirque Vollard, et travaille sur les gravures noir et blanc des Fables.

En été 1928, Chagall part à Céret, dans les Pyrénées, et en automne 1929 il y retourne avec Bella. À la fin de l’année 1929, l’artiste achète la Villa Montmorency, résidence fermée située dans le 16e arrondissement de Paris.

Les Chagall rencontrent les philosophes Jacques et Raïssa Maritain, couple franco-judéo-russe partageant avec eux une identité dédoublée. Ils deviennent des hôtes réguliers des dimanches de Meudon organisés par le couple, et fréquentés notamment par Jean Cocteau, Georges Rouault et Max Jacob.

1930-1931

Marc Chagall au chevalet en Palestine, 1931 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

En février 1930, les gouaches préparatoires pour les Fables sont exposées à la galerie Bernheim-Jeune à Paris, à la galerie Le Centaure à Bruxelles et enfin à la galerie Flechtheim à Berlin, où Chagall se rend pour l’inauguration. Elles sont toutes vendues.

Sur invitation de Meïr Dizengoff, maire et fondateur de Tel-Aviv, Chagall se rend avec Bella et Ida en Palestine, de février à avril 1931. Bouleversé par les sites palestiniens, Chagall travaille à Tel-Aviv, peint à Safed des intérieurs de synagogues, et, à Jérusalem, des paysages. Dès son retour à Paris, nourri de cette expérience, il se met à la réalisation des gouaches préparatoires et des eaux-fortes de la Bible commandées par Vollard l’année d’avant.

En 1931, Ma Vie traduit en langue française est publié par les éditions Stock à Paris.

1932-1933

Chagall poursuit sans relâche son travail sur ses illustrations de la Bible.

Hitler ayant accédé au pouvoir en Allemagne, les nazis ont fait du Juif en prière de Chagall, exposé dans un musée de Mannheim, l’un des premiers exemples d’art juif dégénéré.

La demande de citoyenneté française est refusée à l’artiste en raison de la fonction de commissaire des beaux-arts que celui-ci avait exercée à Vitebsk.

À la fin de 1933, une grande rétrospective de 170 œuvres a lieu à la Kunsthalle de Bâle, ville située à la frontière entre la Suisse, l’Allemagne et la France.

1934-1938

Marc CHAGALL, La Prisée ou Rabbin, 1923 - 1926, huile sur toile, 117 x 89,5 cm, Kunstmuseum, Bâle © Martin P. BUHLER/ADAGP, Paris, 2024

Pendant l’été 1934, Chagall et Bella voyagent en Espagne. Le peintre visite également Tossa de Mar avec Supervielle et Michaux.

À la fin de l’année 1936, Chagall emménage dans un nouvel atelier au 4, Villa Eugène-Manuel, près du Trocadéro.

Grâce au soutien de ses amis français, Jean Paulhan notamment, Chagall obtient la nationalité française, et le décret de naturalisation est publié au Journal officiel du 13 juin 1937.

En 1937, l’atmosphère de plus en plus tendue et l’antisémitisme grandissant expliquent la reprise du thème révolutionnaire par le peintre. Sous le régime nazi, toutes les œuvres de l’artiste sont décrochées des musées allemands et trois de ses œuvres sont qualifiées d’art dégénéré : Pourim, La Prisée et L’Hiver.

1939-1940

Chagall se croit, à tort, menacé et déménage peu avant la déclaration de guerre à Saint-Dyé-sur-Loire où il emmène en taxi, avec l’aide de sa fille Ida, toutes les toiles de son atelier parisien. L’invasion allemande en France en mai 1940 pousse la famille à se retrancher au sud de la Loire, à Gordes, où Chagall achète une ancienne école catholique pour filles ; il y amène ses œuvres de Saint-Dyé et utilise la plus grande salle comme atelier.

1941

Marc Chagall et sa fille Ida, Marseille, circa 1940 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Dans le courant de l’hiver, le directeur de l’Emergency Rescue Committee, Varian Fry, et le consul général des États-Unis à Marseille, Harry Bingham, remettent à l’artiste une invitation du MoMA de New York, au même titre que Matisse, Picasso, Dufy, Rouault, Masson et Max Ernst.

Après une rafle à l’hôtel Moderne, à Marseille, relâché grâce à l’intervention de Varian Fry et de Bingham, Chagall se décide à quitter temporairement la France. L’artiste et son épouse transitent par l’Espagne et le Portugal avant de débarquer à New York le 21 juin. Les 600 kilos d’œuvres en caisses restent bloqués pendant cinq semaines à Madrid avant d’être embarqués sur le bateau d’Ida Chagall, grâce à l’intervention de celle-ci. Dès l’arrivée de Chagall à New York, Pierre Matisse devient son marchand personnel, qui l’exposera jusqu’à la fin de sa vie.

1942

Marc Chagall lors de la première présentation d'Aleko, Mexico, 1942 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Chagall réalise les décors et les costumes du ballet Aleko, avec une chorégraphie de Léonide Massine pour le Ballet Theatre de New York. Cette scénographie est cependant achevée au Mexique où la première aura lieu le 8 septembre au Palacio de Bellas Artes, majestueux édifice Art déco à Mexico. L’influence de la culture et des couleurs intenses de l’Amérique latine se lit dans les modifications des projets emportés de New York. Tout comme la première du ballet en Amérique du Sud, la reprise à New York lors de l’ouverture du Metropolitan Opera House est couronnée de succès.

1943

Marc et Bella Chagall à New York, 1941-1943 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Les nouvelles déchirantes de la Russie en guerre parviennent à Chagall, dont les liens avec son pays natal ont été renforcés grâce à la visite à New York de ses vieux amis Solomon Mikhoëls et le poète Itzik Fefer. Durant les trois mois de leur séjour, l’artiste les voyait presque quotidiennement. Les Chagall passent plusieurs mois à Cranberry Lake, dont les forêts, les bouleaux et la neige ne sont pas sans leur rappeler leur Russie natale.

Le 5 mai 1943, Marc Chagall est destitué de la nationalité française par le régime de Vichy, en application de la loi du 22 juillet 1940 relative à la révision des naturalisations.

1944

C’est à Cranberry Lake que les Chagall entendent à la radio la nouvelle du débarquement en Normandie et apprennent avec grand émoi la libération de Paris.

Bella contracte une infection virale accompagnée d’une forte fièvre. Elle est hospitalisée mais décède trente-six heures plus tard, le 2 septembre, à défaut de soins urgents, essentiellement réservés alors à l’armée américaine. « Tout est devenu ténèbres », écrira-t-il dans la postface pour Lumières allumées. Pendant neuf mois, Chagall ne peut reprendre le pinceau et les tableaux restent retournés contre un mur.

1945

Chagall et sa fille Ida entreprennent la traduction et l’illustration du premier volume des souvenirs de Bella écrits en yiddish, Lumières allumées.

À l’été, Ida engage une jeune femme anglaise parlant français, Virginia McNeil, pour s’occuper de son père.

Chagall, qui parvient à retrouver un élan créatif depuis la mort de Bella, travaille ardemment aux décors de L’Oiseau de feu de Stravinsky.

Marc Chagall et Igor Stravinsky à New York, circa 1945 © DR.

1946

Virginia McNeil et David, Orgeval, vers 1949 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

En mars, Chagall achète une modeste maison à High Falls, au nord-est de l’État de New York. Il s’y installe avec Virginia, qui va partager sa vie pendant sept années et donner naissance à David le 22 juin. Dans cette nouvelle maison, Chagall, à la commande de l’éditeur Kurt Wolff, se consacre à la réalisation de splendides gouaches préparatoires pour les premières lithographies en couleurs des Mille et Une Nuits.

Ida s’applique à la préparation de deux grandes rétrospectives de l’œuvre de son père, les premières depuis celle de Bâle en 1933. L’une est organisée par James Johnson Sweeney au musée d’Art moderne de New York, inaugurée en avril 1946. La seconde est conçue par Jean Cassou, directeur du musée d’Art moderne à Paris, comme un important hommage à Chagall prévu pour la réouverture du musée en 1947. Tout comme sa fille, Chagall se rend à Paris pour un court séjour de trois mois, et renoue les contacts avec l’Europe et la France, où il aspire à retourner. Il illustre le recueil de poèmes de Paul Éluard, Le Dur Désir de durer.

1947

Chagall assiste à l’inauguration de la rétrospective organisée par le musée d’Art moderne de Paris. D’autres rétrospectives ont lieu au Stedelijk Museum d’Amsterdam, à la Tate Gallery de Londres, au Kunsthaus de Zurich et à la Kunsthalle de Berne.

1948

En août, Chagall, Virginia et les enfants embarquent sur le paquebot De Grasse qui les amène, quelques jours plus tard, au port du Havre. Le couple s’installe à Orgeval et reçoit ses anciens et ses nouveaux amis, dont Louis Carré, mais aussi Aimé Maeght qui deviendra le marchand de Chagall en France, ainsi que les éditeurs Zervos et Tériade qui acquerront toutes les gravures et les cuivres des Âmes mortes, des Fables et de la Bible issus du fonds Vollard. En septembre, Chagall se rend à la Biennale de Venise où il reçoit le prix de la gravure.

1949

Marc Chagall et Tériade devant Les Amoureux aux coquelicots ou Deux bouquets à High Falls (1948-1952), circa 1952. © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Dès le début de l’année, Chagall passe quatre mois à Saint-Jean-Cap-Ferrat où réside Tériade, qui l’a invité à réaliser des lavis et des dessins à l’encre de Chine autour du Décameron de Boccace, destinés au numéro de sa revue artistique et littéraire Verve daté de 1950.

1950-1951

Captivé par la nature de Vence, Chagall achète la villa Les Collines avec un magnifique jardin serti de fleurs et d’arbres fruitiers. Il y résidera pendant seize ans.

Porté par la lumière méditerranéenne et par un nouveau cadre propice à la création, l’artiste réalise ses premières céramiques, achève nombre d’œuvres et conçoit les toiles et les œuvres sur papier célébrant les amoureux, la nature et les textes sacrés de la Bible, autant de thèmes qu’il ne cessera d’explorer les années suivantes.

Virginia quitte Chagall avec ses deux enfants (sa fille Jean et son fils David) pour suivre le photographe Charles Leirens à Bruxelles.

1952-1953

Jacques Maritain, le père Marie-Alain Couturier et Marc Chagall, circa 1953. © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Le peintre fait la connaissance de Valentina (Vava) Brodsky, née en Russie, qu’il épouse le 12 juillet 1952. Chagall réalise des céramiques murales, des vases et des cruches à l’atelier Madoura de Georges et Suzanne Ramié, à Vallauris, où il travaillera jusqu’en 1962.

Sollicité par le père Marie-Alain Couturier, Chagall commence à élaborer le projet de décors destinés à l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce, sur le plateau d’Assy, qu’il n’achèvera qu’après la mort du prêtre, en 1957.

1954-1955

Marc Chagall et Valentine Brodsky, début des années 1950 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Pendant l’automne, Chagall et Vava voyagent en Grèce et en Italie, comme pour leur lune de miel. Les nouvelles expériences de cette escapade avaient certainement favorisé de vives couleurs solaires et les formes pastorales du cycle Daphnis et Chloé alors en cours de réalisation.

1956

Chagall se consacre pleinement à la production de lithographies et de gravures. La Bible est publiée par Tériade. Des expositions en hommage à l’artiste ont lieu à Bâle, à Berne et Bruxelles.

Peu après la réalisation des esquisses autour du Grand Cirque de 1956, le peintre poursuit sa série de peintures monumentales du Message Biblique qu’il achèvera en 1966.

1957

Marc Chagall travaillant sur la céramique murale La Traversée de la mer Rouge, vers 1955
(fig. 5) Marc Chagall travaillant sur la céramique murale La Traversée de la mer Rouge, 1957, Vallauris, vers 1955 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

Chagall peint un carton pour sa première mosaïque murale, Le Coq bleu, exécutée par les mosaïstes de Ravenne l’année suivante.

La céramique murale La Traversée de la mer Rouge est accrochée au baptistère de l’église du plateau d’Assy.

1958-1959

Marc Chagall, Brigitte Simon et Charles Marq, Reims, circa 1960 © Izis - Manuel Bidermanas.

L’Opéra de Paris commande à l’artiste les décors et les costumes pour le ballet Daphnis et Chloé, de Maurice Ravel et Michel Fokine, avec une chorégraphie de George Skibine.

Chagall fait la connaissance de Charles Marq et Brigitte Simon, maîtres-verriers et directeurs de l’atelier Simon à Reims. Ils travaillent conjointement sur les problèmes posés par la richesse des coloris de l’artiste et sur la transposition des maquettes de vitraux destinés à la cathédrale de Metz, réalisés en 1959.

1960

Au début de l’année, Chagall peint des gouaches dans le village enneigé de Sils Maria en Suisse.

En octobre, l’artiste reçoit le prix Érasme conjointement avec Oskar Kokoschka.

1961-1962

Marc Chagall travaillant sur le vitrail La Tribu de Dan pour Hadassah, Atelier Simon, Reims, 1961 © Izis - Manuel Bidermanas.

Publication de Daphnis et Chloé par Tériade.

Les douze vitraux préparés pour la synagogue du centre médical Hadassah à Jérusalem sont exposés au musée des Arts décoratifs à Paris et ensuite au Museum of Modern Art à New York.

Le 6 février 1962, Chagall assiste à l’inauguration des vitraux en Israël.

1963-1965

Une première rétrospective de l’artiste a lieu au Japon, à Tokyo et à Kyoto.

Chagall travaille à des maquettes destinées à un triptyque de tapisseries monumentales pour le nouveau Parlement, la Knesset, qu’il comptait offrir à l’État d’Israël.

À l’occasion de l’inauguration du vitrail La Paix au siège des Nations unies, Chagall et son épouse se rendent à New York.

André Malraux invite l’artiste à concevoir un nouveau plafond pour l’Opéra Garnier. L’artiste décide alors de rendre hommage à quatorze compositeurs tels que Debussy, Ravel, Moussorgsky, Tchaïkovsky et Mozart.

La préparation des panneaux pour le plafond de l’Opéra de Paris, Hangar de Meudon, 1963-1964 © Izis - Manuel Bidermanas.
Marc Chagall travaillant sur les maquettes pour le plafond de l’Opéra de Paris, 1963 © Izis - Manuel Bidermanas.

1966-1967

Chagall entouré de madame de Vilmorin et André Malraux au Louvre devant Le Cantique des Cantiques V (1965-1966) et Le Cantique des Cantiques II (1957), Paris, 1967 © DR, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

En 1966, Chagall et Vava quittent Vence et s’installent à La Colline, une maison qu’ils viennent de faire construire à Saint-Paul-de-Vence, en tenant compte du confort lié à l’exercice des différentes techniques artistiques.

L’interprétation de La Flûte enchantée dans les décors et les costumes conçus et peints par Chagall au Metropolitan Opera de New York remporte un énorme succès lors de la première en février 1967, Chagall ayant par ailleurs réalisé pour cette institution deux peintures murales monumentales, Les Sources de la musique et Le Triomphe de la musique.

De juin à octobre 1967, le musée du Louvre présente les œuvres du Message Biblique, donation proposée par Marc et Valentina Chagall à l’État français sous condition de construction d’un ensemble à Nice destiné à abriter les 17 grandes toiles et les 38 gouaches.

1968-1970

Chagall peint la maquette pour la vaste mosaïque Le Message d’Ulysse, réalisée par Lino Melano, à la suite de la commande de la faculté de droit de l’Université de Nice.

En 1968, l’artiste réalise des vitraux pour le transept nord de la cathédrale de Metz.

Chagall se rend en Israël à l’occasion de l’inauguration de la Knesset, à Jérusalem, pour laquelle l’artiste a exécuté la mosaïque murale Le Mur des Lamentations, et trois grandes tapisseries, La Prophétie d’Isaïe, L’Exode et L’Entrée à Jérusalem, tissées à la Manufacture des Gobelins, à Paris.

La grande rétrospective Hommage à Chagall, réunissant 414 œuvres, ouvre dans les salles du Grand Palais à Paris.

Inauguration de cinq vitraux dans le chœur de l’église Fraumünster à Zurich en septembre 1970.

1971-1973

L’artiste conçoit la maquette de la mosaïque Le Char d’Élie destinée à orner la façade du Musée national Message Biblique Marc Chagall à Nice ainsi que les maquettes pour la mosaïque Les Quatre Saisons commandée par la First National City Bank à Chicago.

En 1973, invité par la ministre de la Culture de l’Union soviétique, Chagall se rend à Moscou avec son épouse pour la première fois depuis 1922. À cette occasion, il signe les panneaux du Théâtre d’Art juif et retrouve deux de ses sœurs, Lisa et Mariaska, à Léningrad.

Le 7 juillet 1973, le Musée national Message Biblique Marc Chagall est inauguré en présence d’André Malraux.

Musée national Marc Chagall, Nice.

1974-1977

Marc Chagall, 1977 © Meret Meyer, Archives Marc et Ida Chagall, Paris.

En juin 1974, les trois vitraux Abraham et le Christ, L’Arbre de Jessé et Les Rois de France sont inaugurés dans la cathédrale Notre-Dame de Reims.

Chagall voyage à Chicago à l’occasion de l’installation de la mosaïque Les Quatre Saisons, placée sur First National Plaza, et accueillie avec triomphe par le public.

1978-1980

En 1978, il achève les vitraux destinés à la chapelle des Cordeliers à Sarrebourg.

Le 1er janvier 1978, l’artiste reçoit la grand-croix de la Légion d’honneur, remise par le président de la République française. La même année, il est également nommé membre d’honneur de la ville de Jérusalem.

A lieu cette même année l’inauguration du premier des neuf vitraux pour l’église Saint-Étienne de Mayence ainsi que d’un vitrail à la cathédrale de la Sainte-Trinité de Chichester.

En 1979, à l’occasion du Bicentenaire des États-Unis, trois vitraux dédiés aux Arts sont inaugurés à l’Art Institute de Chicago.

1980-1983

Un ensemble de vitraux consacrés à L’Arbre de vie est inauguré à l’église Saint-Étienne de Mayence.

Six vitraux destinés à l’église paroissiale du Saillant de Voutezac sont achevés.

En 1982, deux expositions rétrospectives sont organisées par le Moderna Museet de Stockholm et le Louisiana Museum à Humlebæk, près de Copenhague.

1984

Les œuvres sur papier de l’artiste sont mises à l’honneur au Musée national d’art moderne à Paris avant d’être exposées à Hanovre, Zurich et Rome.

La Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence organise une rétrospective de l’œuvre peint, tandis que le Musée national Message Biblique Marc Chagall (aujourd’hui Musée national Marc Chagall) à Nice ouvre une exposition consacrée aux vitraux et sculptures de l’artiste.

1985

La Royal Academy of Arts de Londres conçoit une grande rétrospective, reprise par la suite par le Philadelphia Museum of Arts à Philadelphie.

Le soir du 28 mars, après une journée passée à l’atelier, Marc Chagall s’éteint. Ses funérailles ont lieu le 1er avril au cimetière de Saint-Paul, où l’artiste repose.